Date exposition :
Une exposition toute de noir et de blanc/ivoire où se côtoient les tirages photographiques du jeune artiste Georges Leduc Quemener et les structures architecturales de Jean-Louis Rappard, son aîné.
Deux expressions artistiques oh combien singulières qui se rejoignent, chacune d’entre elles incitant l’œil à explorer et à découvrir une autre vision de notre monde et de son image.
Jean-Louis Rappard présente ici ses structures constituées d'assemblages d'objets hétéroclites. Des éléments qu'il réunit et articule minutieusement pour ouvrir le champ de leurs usages quotidiens vers un monde imaginaire où chacun d'entre eux participe à la construction d'une autre réalité.
Un foisonnement qui n'est pas sans rapport avec la critique de ce monde qui ne sait que faire de ses déchets en tout genre. Tout y est de couleur monochrome, noire ou ivoire : l'uniformité, en empêchant de singulariser les sujets, force ainsi l'attention du regard. Chaque œil y découvrira alors ce qu'il imaginera dans la profusion des détails où les histoires et les évocations ne manquent pas.
Georges Leduc Quemener expose pour sa part une série de photographies réalisées à Naples où il a résidé pendant quatre ans, s’attachant principalement aux photos de rue, aux vues de façades d’immeubles anciens.
Ainsi que l’artiste l’explique, ses photographies « sont réalisées au banc optique (chambre photographique 10 x 12,5 cm), l’un de ces appareils qui, à défaut de laisser une trace indélébile de vous sur le monde, en laisse une bien ancrée dans votre épaule — appareils lourds qui ont l'avantage d'utiliser des négatifs de grand format et de permettre plus de liberté d'un point de vue purement optique. » C’est d’ailleurs le poids, la lenteur et ses nombreuses contraintes qui l’ont peut-être attiré, comme Georges Leduc Quemener l’a précisé lors de son exposition à la galerie parisienne Arnaud Lefebvre en 2022. « Les négatifs subissent ensuite le développement par mes soins et sont détruits par différentes chimies qui font exploser la gélatine et laisse à nu ses ions d'argent si sensuels qu'on a envie de les caresser. Ce procédé fut redécouvert par le photographe français Jean-Pierre Sudre qui l'a nommé “Mordançage” et en a fait sa pratique privilégiée. »
Un travail de gravure et de grattage sur les négatifs qui donne alors naissance à des images dont la force expressive ne manque pas de nous interroger.