Type d'œuvre :
- Photographie
Née en Chine à Hubei, YongMei Liu a toujours su que le textile était sa source d’inspiration et son matériau de création.
Cette jeune Chinoise est installée au Mans depuis 2008. Formée aux Beaux-Arts de Pékin, responsable photographique dans des revues de mode, notamment le magazine Madame Figaro chinois, elle a eu un premier contact avec la France en 2003. Elle y a vécu pendant quatre mois à Paris avant de rentrer à Pékin pour reprendre son travail de responsable photographique.
Revenue en France pour une fashion-week, YougMei Liu y rencontrera son mari, un producteur de cinéma et télévision sarthois, et s’installera définitivement au Mans en 2008.
Sa progression artistique est spectaculaire, passant de l’artisanat d’art à une pratique artistique où elle a révélé sa véritable dimension en travaillant l’indigo. Elle continuera à se former en allant visiter les tribus Dong et Liao dans le sud de la Chine pour parfaire sa connaissance de ce bleu vertigineux. Aujourd’hui, elle franchit une nouvelle étape en travaillant l’effet de la rouille sur le tissu et en réalisant des sculptures textiles inspirées du shibori japonais. Elle plie, coud, noue, teint la soie, le coton mais arrête son geste avant le déploiement du tissu. Elle crée donc une sorte de mystère autour de ses sculptures. La matière seule gardera le secret de la teinture.
Le système que YongMei Liu a mis au point à partir des plantes de son jardin a su séduire, notamment Sandrine Legret, une architecte qui a créé une galerie d’art itinérante, au sublime ordinaire, où elle expose des artisans d’art. « Au Mans en 2020, elle découvre le travail de Mei. Elle est séduite non pas tant par l’indigo que par la manière dont Mei a organisé son travail de création en maîtrisant la filière, de la graine à l’objet fini, en passant par le semis, la culture, la récolte, les fermentations, la teinture, pour arriver à la création.
Un processus long, saisonnier et incertain, fait de patience, d’inquiétude, d’incertitude, de recherches, et d’attente, d’attente, et encore d’attente. Et qui n’est pas très éloigné de la manière dont on faisait l’indigo à Malte au XVIeme siècle comme le décrit L’Art de l’indigotier cité plus haut : "On coupe la plante et on la met dans les citernes, puis on la charge de pierres et on la couvre d’eau. On l’y laisse quelques jours jusqu’à ce qu’elle ait tiré toute la couleur et la substance de l’herbe. On fait alors passer cette eau dans une autre citerne, au fond de laquelle il s’en trouve une autre plus petite. On l’agite fortement avec des bâtons, puis on la soutire peu à peu jusqu’à ce qu’enfin il ne reste plus au fond que la lie ou la substance la plus épaisse qu’on retire et qu’on étend sur des draps pour l’exposer ensuite au soleil." Mei aussi utilise des cuves qu’elle surveille de près et alimente. Alimenter étant le mot juste. Il n’est pas rare que pour favoriser la formation du pigment, Mei ajoute à la cuve des bananes bien mûres qui viennent accélérer le processus. Une chimie naturelle à laquelle Mei est très attachée car elle n’utilise aucun produit de synthèse. »
Marie-Aimée Ide
PRINCIPALES EXPOSITIONS :
- 2023 : Trace de vie, Carrefour européen du Patchwork - Arts du fil, Rombach-le-Franc (68)
- 2023 : Festival du lin et de la fibre artistique, La Chapelle-sur-Dun (76)
- 2022 : Tout l’art dans les petits formats, Mixtamediart Gallery, Le Mans (72)
- 2022 : Réincarnation, Pavillon Monod, Le Mans (72)
- 2022 : Exposition Pornic la chapelle de l'hôpital avec Bénédicte Vallet, céramiste, Pornic (44)
- 2021 : Galerie Choiseul, Paris
- 2021 : L’Éphémère des créateurs, Centre des Jacobins, Le Mans (72)